CREER : mes compositions
S’il m’arrive parfois de rechercher ou de composer des armoiries pour des particuliers, c’est au service des collectivités locales que je place le plus volontiers mes compétences.
Dans notre monde, les personnes sont de plus en plus désignées par des numéros et des code-barres, et les municipalités par des logos désespérants de banalité (un trait bleu pour un cours d’eau local, un trait vert pour la nature (!), le tout affectant l’aspect d’un coup de pinceau dynamique soulignant le nom de la commune…).
Face à cette aseptisation, l’héraldique offre une alternative qui, bien que solidement ancrée dans nos traditions, pétille de vivacité grâce au chatoiement des couleurs, à la vigueur des figures. En outre, elle permet des constructions symboliques à la fois plus accessibles et plus élaborées : les armoiries sont capables de parler à l’œil et à l’esprit, mais aussi – et surtout - au cœur.
On m’a parfois reproché de composer des armoiries pour les communes : il s’agirait d’une sorte de contrefaçon, voire d’une pratique réactionnaire marquée par la nostalgie d’un Ancien Régime révolu. Face à ces critiques – de plus en plus rares, heureusement – il m’est agréable de constater combien les municipalités et les habitants peuvent trouver, dans cette démarche qui vise à ancrer l’identité locale dans une tradition pétrie par les siècles, quelques parcelles de joie et d’émerveillement. Je suis en effet convaincu que les armoiries font partie de ces petites choses apparemment inutiles qui, pourtant, contribuent à tisser un lien intime entre l’Homme et son Pays, à donner accès au genius loci, ce « génie du lieu » grâce auquel chaque endroit devient unique dans le cœur de qui sait le regarder.
Concevoir des armoiries exige du temps. Il faut d’abord écouter, lire, observer, ressentir. Cette phase de documentation ou, plus exactement, d’imprégnation, est primordiale. Puis, le crayon à la main, on s’essaie aux premières esquisses. Il arrive parfois que le dessin définitif s’impose immédiatement. Mais le plus souvent, il faut de nombreux essais, ponctués d’échanges et de cogitations intenses, avant que ne parvienne à s’imposer un thème général, une association de couleurs, une combinaison de figures.
Disons, pour faire simple, que des armoiries réussies obéissent à trois impératifs :
• l’exactitude sur le fond : ce qui est signifié dans les armoiries doit être à la fois pertinent et rigoureusement établi. Toutefois, le respect, par exemple, des faits historiques n’empêche pas les allusions aux légendes, qui appartiennent elles aussi à une réalité culturelle locale. Ce souci d’exactitude rend nécessaire la rédaction d’un texte explicatif solidement étayé pour accompagner chaque composition.
• la rigueur sur la forme : des armoiries se composent selon les règles du blason, modelées par des siècles d’usage. Les enfreindre est aussi détestable qu’une faute d’orthographe dans votre nom… C’est pourquoi chaque composition est accompagnée de son blasonnement, qui en décrit en termes héraldiques le contenu.
• et que « l’œil soit content » ! : qu’un blason soit justifié quant à son contenu et conforme aux règles de l’héraldique ne suffit pas. Il doit également être agréable à l’œil, de préférence équilibré, concis, suffisamment clair pour être mémorisé. Si l’on veut qu’une population se l’approprie, il doit à la fois lui parler et lui plaire…
Vous trouverez ci-contre une liste non exhaustive de mes créations d’armoiries communales. La date donnée entre parenthèses est celle de la délibération du Conseil Municipal entérinant les armoiries. Pour découvrir les armoiries, leur blasonnement et leur symbolique, il vous suffit de cliquer sur le nom de la commune.