Montcey
Ces armoiries, aboutissement de longs mois de réflexions et de recherches, ont été adoptées par le conseil municipal à l’unanimité le 13 janvier 2006.
Blasonnement
De gueules à un chevreuil passant d’or, sur un mont à trois coupeaux d’argent chargé d’une burelle vivrée de sable.
Soutiens : deux orchis tachetés tigés et feuillés de sinople, fleuris au naturel.
Devise : « Heureux qui vit cela ».
Symbolique
D’un point de vue historique, le gueules (rouge) et l’argent (blanc) sont les couleurs de la seigneurie de Montaigu, dont dépendit le village depuis le Moyen Age jusqu’à la Révolution : les sires de Montaigu portaient en effet pour armoiries de gueules à l’aigle d’argent.
Considéré comme trop belliqueux, l’aigle a été écarté au profit d’un chevreuil, animal jugé plus représentatif de la faune locale et du caractère paisible du village.
Le chevreuil est juché sur des « petits monts » stylisés, puisque tel est le sens du toponyme Montcey, comme l’attestent les formes anciennes (Monces en 1218, Monceax en 1293).
Montcey est célèbre pour la grotte des Equevillons, un ensemble souterrain dont l’intérêt est à la fois géologique (dès 1785, on relève la présence de « toutes sortes de concrétions, de tubes, de stalactites, de pilastres, de cristallisations en raisins, choux-fleurs »), archéologique (du minerai de fer en a été extrait depuis au moins le XVIIe siècle) et écologique (elle abrite toute une colonie de grands rhinolophes, une chauve-souris d’une espèce rare et protégée). Cet ensemble souterrain est représenté sur l’écu par une burelle (raie horizontale) vivrée (découpée en dents de scie) de sable (noire). Par ailleurs, le champ de gueules de l’écu rappelle également la présence de minerai de fer.
De part et d’autre de l’écu prennent place deux orchidées représentatives des pelouses sèches locales, prairies dont la flore constitue une curiosité botanique.
L’ensemble est complété par une devise : « heureux qui vit cela ». Elle est inspirée d’un hymne que les anciens Grecs adressaient à Démeter, déesse agraire de la Terre dont le culte était fortement lié au monde souterrain : « Heureux celui des Hommes vivants sur terre qui a vu ces Mystères ! ». A Montcey, il devient une invitation à s’émerveiller devant les richesses naturelles présentes tant sous le sol qu’à l’air libre. Mais le mot « vit » peut aussi se comprendre comme le présent du verbe « vivre », soulignant alors le bonheur qui résulte de la vie dans un village au cadre naturel préservé.
Sources
GAUTHIER (Jules et Léon), Armorial de Franche-Comté, Paris, 1911, p. 16, n° 189.
LURION (Roger de), Nobiliaire de Franche-Comté, Besançon, 1890, p. 532.
MORIN (Denis), « La mine de fer pisolithique des Equevillons (Montcey - Haute-Saône) : les techniques d’extraction souterraine du minerai de fer pisolithique à encaissement karstique (XVIe - XIXe siècle) », Bulletin S.A.L.S.A., nouvelle série, n° 25, 1993, pp. 101-126.
S.A.L.S.A., Nouveau dictionnaire des communes de Haute-Saône, t. IV, Vesoul, 1972, pp. 162-164.
TAVERDET (Gérard), Les noms de lieux de la Haute-Saône, Fontaine-lès-Dijon, 1987, p. 45.
Informations transmises par M. André ANCEL, maire de Montcey.