Charmauvillers (2013)

Les armoiries de Charmauvillers, composition de Nicolas Vernot

Les armoiries de Charmauvillers, composition de Nicolas Vernot


La commune de Charmauvillers n’a jamais eu d’armoiries par le passé. Fruit d’un long travail de concertation avec le conseil municipal, les armoiries composées pour Charmauvillers par l’auteur de ces lignes associent divers éléments traditionnels issus du terroir local, mais traités avec un graphisme dynamique et contemporain, associant trait vigoureux et couleurs vives : c’est donc l’alliance de la tradition et de la modernité.

Ces armoiries ont été conçues afin d’être un motif de fierté pour les habitants ainsi qu’un emblème permettant de mieux faire connaître la commune à l’extérieur. Elles ont été adoptées à l’unanimité par le Conseil municipal le 10 septembre 2013.

BLASONNEMENT

Le blasonnement est la description en langage héraldique des figures et couleurs de l’écu.

D’azur à la fasce d’or maçonnée de sable et chargée d’une divise de sinople, le tout voûté et accompagné en chef d’un soleil non figuré à douze rais d’or accosté de deux clarines munies de leur courroie d’argent, celle de dextre en bande et celle de senestre en barre, et en pointe de deux truites de même courbées et affrontées, la seconde renversée, picotées de sable.

SYMBOLIQUE DE LA COMPOSITION

La composition est aisée à interpréter et met nettement en valeur les éléments constitutifs de l’identité de la commune.

La composition générale des armoiries traduit l’étagement de la commune, résultant de la fusion en 1868 de deux communautés, Charmauvillers d’une part, surplombant les Essarts-Cuenot d’autre part (incluant alors le hameau du Bief d’Etoz). La commune se caractérise par un très important dénivelé qui a rendu nécessaire l’édification de nombreux murs de soutènement en pierre calcaire brute ou taillée qui apparaissent de manière stylisée sur le blason, séparés par une divise de sinople  (bandeau vert) évoquant pâturages et forêts.

La partie supérieure est consacrée à Charmauvillers proprement dit, village à flanc de coteau bénéficiant d’une exposition très ensoleillée. Les maisons du village sont donc toutes orientées plein sud, quitte à ce que la porte d’entrée tourne le dos à la rue ! Grâce à cette exposition avantageuse, Charmauvillers dispose d’un climat un peu moins rude que les localités voisines situées sur le plateau proprement dit, si bien que de nombreux vergers (pommiers, pruniers) ont été plantés aux abords du village. Ce microclimat favorable est évoqué par le soleil d’or, non figuré (c’est-à-dire sans traits humains), se détachant sur un ciel d’azur. Ses douze rayons évoquent le décompte des douze heures du jour et de la nuit, rendu possible grâce aux cadrans solaires visibles dans le village, mais surtout grâce à l’industrie horlogère, implantée localement sans discontinuité du XVIIIe siècle à nos jours.

De part et d’autre, les clarines rappellent que l’élevage est une activité économique traditionnelle qui fait la renommée de Charmauvillers, grâce à la production locale de comté AOC, dont la clarine constitue le logo.

La partie inférieure évoque tout particulièrement, au sein des Essarts-Cuenot, le hameau du Bief d’Etoz, aujourd’hui déserté, mais autrefois très actif. Sur un fond d’azur rappelant les eaux du Doubs alimentées par celles du Bief d’Etoz se détachent deux truites, appréciées des pêcheurs et des gourmets.

Le mouvement de rotation des truites évoque la puissance hydraulique qui faisait autrefois tourner de nombreux moulins et alimente aujourd’hui l’usine hydro-électrique de la Goule (située côté Suisse).

La rotation des poissons s’effectue dans le sens… des aiguilles d’une montre, nouveau rappel du savoir-faire horloger local.

Enfin, un des poissons est tout retourné, évoquant les conséquences du dramatique tremblement de terre de 1356 : dans la nuit de la saint Luc, tout un pan de roche se détacha de la falaise surplombant la vallée. Les blocs de pierre emportèrent tout sur leur passage et finirent leur course dans le lit du Doubs, dont ils interrompirent momentanément l’écoulement. Bientôt, les eaux se frayèrent à nouveau un passage à travers cet étranglement désormais nommé la Goule…


Les couleurs choisies sont elles aussi puissamment évocatrices : outre le vert pour les pâturages et les forêts, l’azur, on l’a vu, évoque dans la partie supérieure le ciel ensoleillé de Charmauvillers et, dans la partie inférieure, les eaux du Doubs.

L’argent, couleur de pureté, rappelle les hivers enneigés et la production laitière.

L’association de l’azur et de l’argent évoque les couleurs du verre à vitre qui fit autrefois la renommée de la verrerie du Bief d’Etoz, tandis qu’azur et or sont les couleurs de la Franche-Comté.

Pour conclure, il est à noter que l’inclinaison des clarines, le mouvement des truites et le soleil rayonnant donnent une image de dynamisme et de gaieté. Quant aux murs, ils confèrent force et équilibre. L’image donnée de la commune est donc valorisante.



SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

Parmi les nombreuses sources consultées, citons :

[Coll.] Le patrimoine des communes du Doubs, t. I, Paris, 2001, p. 564-566.

Paul MARIOTTE, « Charmauvillers », Dictionnaire des communes du département du Doubs (sous la direction de Jean COURTIEU), t. II, Besançon, 1983, p. 675-683.

Site Internet de la fromagerie de Charmauvillers :

http://fruitiere.comte.com/fromagerie-de-charmauvillers/

Sans oublier les nombreuses informations transmises par MM. Jean-Marc BURGAT, maire, et René BOUCHET, second adjoint.