Salans (2011)

Les armoiries de Salans, composition de Nicolas Vernot

Les armoiries de Salans, composition de Nicolas Vernot

La commune n’a jamais possédé d’armoiries dans le passé. Sur la couverture de l’ouvrage que l’abbé Gabriel Pelletier a consacré à Evans et Salans, le village était représenté par les armoiries de la famille Laborey. Or il n’est pas possible de faire de ce dessin l’emblème de Salans, car il est erroné et l’identité de la commune ne se résume pas à celle de cette famille. Alors que de nombreuses localités des alentours possèdent des armoiries, Salans, commune dynamique, ne pouvait rester dépourvue d’une telle image de marque, véritable trait d’union entre son passé et son présent. Aussi, par délibération du 17 février 2011, le conseil municipal a entériné les armoiries dont la description suit.

BLASONNEMENT

De gueules à deux filets en fasce abaissée, enserrant cinq filets en bande brochant sur cinq filets en barre, chaque filet d’argent chargé d’un filet de sable, le tout surmonté d’une tour hexagonale dépourvue de créneaux, aussi d’argent, ajourée et couverte de sable, mouvant d’un mur alésé d’argent maçonné de sable, l’édifice accosté de deux branches, à dextre de pommier, à senestre de chêne, fruitées chacune d’une pièce et affrontées, d’or; en pointe, une trangle ondée d’argent, surmontée de trois gouttes de même.

SYMBOLIQUE

Le contenu des armoiries reprend les éléments spécifiques de l’identité passée et présente de la commune.

Des familles veillant aux destinées du village

Gueules (rouge), or (jaune ou doré) et argent (blanc ou argenté), les principales couleurs de l’écu sont celles des familles qui ont présidé aux destinées du village pendant des siècles :

- les prévôts de Fraisans, dont relevait Salans au Moyen Age : de gueules à l’aigle d’argent, au lambel de ? brochant ;

- Guillaume de Vienne (XVe s.) : de gueules à l’aigle d’or ;

- les Bontemps (XVe – XVIe s.), qui firent d’importants travaux aux château : de gueules au chevron d’or chargé de deux aigles de sable et accompagné de trois croisettes d’or ;

- les Laborey, famille qui porta le nom de Salans, finança entièrement la construction de l’église et fit rebâtir le château au XVIIIe siècle: de gueules à la bande d’or chargée d’un sautoir du champ ;

- les Desbiez firent du château un foyer des Arts et des Lettres et transformèrent au XIXe siècle le parc en un élégant jardin à l’anglaise: de gueules à la fasce ondée et abaissée d’argent, surmontée de trois étoiles d’or deux et une.

Un patrimoine prestigieux


Le château est représenté par la tour à pans coupés qui en est la partie la plus ancienne. Elle émerge d’un mur de pierre à l’image de celui qui clôt le parc et dont la présence caractérise le centre du village. Peuplé d’essences rares, le magnifique jardin à l’anglaise que l’on peut admirer aujourd’hui est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Un lieu de passage sur le Doubs…


L’écu est traversé par une évocation stylisée du pont métallique édifié en 1899, détruit en 1940 et rebâti après 1945, reliant les départements du Doubs et du Jura. Succédant à un bac attesté dès le Moyen Age, ce pont rappelle plus généralement la vocation de Salans comme lieu de franchissement du Doubs.

Il évoque également le savoir-faire métallurgique des habitants d’autrefois dont beaucoup étaient ouvriers aux forges de Fraisans toutes proches.

… au pays des trois sources


Les trois gouttes d’eau évoquent les trois sources qui ont permis l’installation des hommes en ce lieu et font aujourd’hui l’agrément du village sous la forme de trois pittoresques fontaines :

- le Parterre ;

- le Rocher ;

- la Fontenotte.

Ces trois sources viennent alimenter le Doubs dont on trouve une figuration stylisée en pointe de l’écu.

Entre vergers et forêt


La branche de pommier rappelle que depuis le XIXe siècle, Salans est réputé pour ses fruits. Les vergers, plus particulièrement de pommiers, marquent encore fortement le paysage, notamment au hameau des Calmants.

La branche de chêne évoque l’importance économique de la forêt de Chaux, autrefois lieu de vie (baraques des essarteurs, habitat précaire des charbonniers), aujourd’hui bonheur des chasseurs et des promeneurs.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

Jules et Léon GAUTHIER, Armorial de Franche-Comté, Paris, 1911.

Charles d’HOZIER, Armorial général de France, recueil officiel dressé en vertu de l’édit de 1696, publié par Henry Bouchot, Franche-Comté, Dijon, 1875.

Gabriel PELLETIER (Abbé), Evans et Salans au cours des âges, Fraisans, 1987.

Alphonse ROUSSET, Dictionnaire géographique, historique et statistique… du Jura, t. V, Lons-le-Saunier, 1857, p. 519-523.

De nombreuses informations m’ont été transmises par Annie GUILLEMIN, dont la disponibilité et la motivation ont été un réel soutien au cours de l’élaboration de ce projet. Son site Internet est d’une grande richesse pour qui veut découvrir Salans et son histoire:

http://annie-guillemin.fr/