Placey (2011)

Les armoiries de Placey, composition de Nicolas Vernot

Les armoiries de Placey, composition de Nicolas Vernot

La commune n’a jamais eu d’armoiries par le passé. Les armoiries présentées ici ont été adoptées par le Conseil municipal à l’unanimité le 11 février 2011. Elles reprennent les éléments spécifiques de l’identité passée et présente du village en une composition sobre et vigoureuse.

Blasonnement

Le blasonnement est la phrase qui permet de décrire le contenu des armoiries (figures, couleurs) en langage héraldique.


Parti de sable et d’or, au pal abaissé, palissé en chef de deux pièces et deux demies, uni à une champagne palissée de huit pièces, quatre à dextre, quatre à senestre, le tout de l’un en l’autre ; le pal accosté de deux coquerelles de même, les involucres de sinople ; une champagne arrondie du même chargée d’un flanchis d’argent soutenant le parti.

Symbolique

Le Châtelard est un site majeur de la commune: cette ancienne motte féodale, aujourd’hui classée Monument historique, est évoquée par la silhouette d’une fortification en bois. Il est d’ailleurs possible que cette fortification soit à l’origine du nom de la commune ; selon les travaux les plus récents, Placey viendrait en effet de l’ancien français “plaissi”, dérivant du latin plaxus, à l’origine une haie tressée, pouvant désigner par extension un château (cf les “Plessis” d’Ile-de-France). Héraldiquement, cette découpe en forme de pieux s’appelle un “palissé”, créant ainsi un lien phonétique avec Placey, selon la vieille tradition héraldique des armoiries “parlantes” (cf le faucon de Faucogney,  le lion de Lyon ou les épis d’orge d’Orgelet).

La silhouette est partie (divisée verticalement) à l’aide de deux couleurs : l’or pour son importance passée, le noir pour indiquer qu’elle est détruite aujourd’hui.


Pendant des siècles, la forêt a constitué la principale ressource des habitants de la communauté villageoise, et l’objet de nombreuses convoitises. Les coquerelles (groupe de noisettes unies par trois) symbolisent cette forêt nourricière ; le “coudre” (noisetier), fait partie des espèces dont l’abbaye Saint-Paul autorise la coupe à ses sujets de Placey, selon un acte de 1464. Associées sur le blason au Châtelard, elles en évoquent l’arboretum.

Elles sont tantôt d’or pour signifier les richesses tirées du bois, tantôt noires pour rappeler que la vie n’a pas toujours été facile pour les habitants de Placey, qui, au gré des récoltes, ont parfois connu autrefois des conditions de vie très précaires.


La champagne arrondie de sinople (base arrondie verte) figure le mamelon central sur lequel est bâti le village ainsi que l’ancienne motte féodale. Le vert évoque les pâturages et l’argent de la croix la production laitière.

Le flanchis est une petite croix de saint André (croix en forme de X), vieux signe de ralliement que les Comtois utilisaient en complément au lion. On retrouve cet emblème sur une plaque de cheminée du village remontant au XVIIe siècle, et il a retenu sur le blason afin de marquer l’appartenance du village à la Franche-Comté et l’attachement des habitants à la région.

D’une manière générale, le noir est en héraldique la couleur de l’humilité, ce qui correspond bien au caractère d’un modeste village paysan, tandis que l’or (jaune) symbolise la joie qui l’emporte sur la tristesse, et le vert l’espoir. L’association de ces couleurs confère à la composition vigueur et dynamisme. Il est à noter qu’en héraldique, l’or et l’argent se représentent indifféremment – respectivement – par du jaune ou du doré, et par du blanc ou de l’argenté.

Sources

Jean COURTIEU (dir.), Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. V, Besançon, 1986, p. 2525-2530.

Gérard TAVERDET, Les noms de lieux du Doubs, Fontaine-lès-Dijon, 1990, p. 35.

Nicolas VERNOT, « Sentiment d’appartenance et loyautés dynastiques dans la Franche-Comté de Louis XIV : le témoignage emblématique des plaques de cheminée et de l’Armorial général », Mémoires de la Société d’Emulation du Doubs, nouvelle série, n° 44, 2002, pp. 13-71.